Au sujet des Wild-Cards LNB

Le sujet des wild-cards LNB ne manque pas de secouer le landernau du Basket français..et au-delà puisque Monsieur le Député-Marie de Bourg-enBresse l’a positionné sur le terrain politique. Impliqué dans ce dossier au titre Président d’AddedValue de régie marketing et ticketing du Club de Fos-sur-Mer, candidat en 2013 et en 2014, mais aussi et surtout au titre de futur Président de la SAS Provence Basket appelée à prendre le relais du Fos Ouest Provence Basket, je me suis évidemment fait une opinion de cet intéressant processus de distribution de wild-card. Comme sur la question, il a été amalgamé l’opinion du Président de l’Association FOPB, Jean-Pierre Barnes, à la mienne, j’y reviens brièvement.

Intéressant processus, disais-je, en ce que j’avais compris qu’il aurait permis au Basket français de traiter deux difficultés qui lui sont propres : Un positionnement sur des marchés de seconde ampleur qui lui vaut le surnom de sport des « sous-préfecture » ; Et une incapacité à attirer des investisseurs privés compte tenu du déséquilibre de la balance entre les risques auxquelles faire face quand on investit dans un club de Basket, et les bénéfices à en tirer, et je ne considère ici pas que les bénéfices financiers, bien au contraire. 

Pour en revenir à la question des particularismes géographiques de notre Basket, je me souviens m’être prêté un jour au jeu du calcul de la taille moyenne des villes accueillant un club de Basket en France, en Espagne et en Allemagne. Nous atteignions de tête un rapport de 1 à 5, voir de 1 à 10. Soit une taille moyenne d’à peine plus de 100.000 en France contre 500.000, voir 1.000.000 chez nos deux pays voisins. Cela tient évidemment à la prédominance des financements publics si particuliers à la France et qui a fait conclure Thierry Braillard, à juste titre d’ailleurs, au « caractère essentiel du rôle des collectivités dans le Sport ». Et dés lors il est bien compréhensible que le Basket en vienne à se trouver localisé le plus souvent là où les collectivités n’ont pas encore eu à financer du Foot ou du Rugby. Le propos ici relève simplement du constat et ne vise aucunement à fustiger tel ou tel club a motif qu’il serait situé dans une ville moyenne ou petite. Et chacun pourra comprendre que le potentiel de développement de l’économie privé des clubs dans une petite ville est plus limité que dans une grande ville. Ou bien encore qu’une petite ville aura du mal à assumer les financements structurels devenus indispensables pour restaurer une compétitivité européenne, et notamment les investissements dans des salles modernes et à valeur ajoutée, quitte à ce qu’elles ne soient pas si grandes qu’on pourrait l’imaginer. Hervé Beddeelem du BCM Gravelines ne dira pas le contraire. Avec les wild-cards, la LNB me semblait s’être doté d’un outil qui à défaut d’être aussi transgressif que celui que j’ai envisagé ici (https://addedvalueconsulting.wordpress.com/2012/02/14/vite-une-ligue-fermee/.) aurait pu permettre de reprendre des positions sur les plus gros marchés, sans pour autant porter préjudice à qui que ce soit.

S’agissant de l’attractivité auprès d’investisseurs, le Basket, comme tous les autres sports, présente le risque majeur de l’aléa sportif. C’est plus vrai encore dans notre Sport que dans le Foot ou le Rugby. En effet, l’étroitesse des effectifs intensifient les risques liés aux erreurs de casting et/ou aux blessures. Et si vous êtes en PROA, vous pouvez vite vous trouver en danger de relégation (cf.Roanne 2014 qui descend si vite après son titre de 2007). Ou bien encore, si vous êtes en PROB, vous pouvez toujours avoir monté le plus gros budget et échouer dans l’exercice de la montée sportive (cf.Chalons-Reims 2013 et 2014). Là encore la Wild-Card aurait pu permettre de limiter ces effets et rendre plus attractif notre discipline pour quelques investisseurs que chacun par ailleurs appelle de ses vœux. 

Pour autant, au cas particulier de Marseille, nous n’avons pas pu faire fructifier le joker que la LNB nous proposait puisque nous n’avons pas réuni les garanties court-terme permettant de convaincre la Commission d’évaluation et le Comité Directeur de la LNB. Don’t act ! Nous acceptons le constat, et donc la décision de la LNB. Mais le plus important n’est pas là. Le fait est que le processus de relocalisation que nous avions à gérer nécessite du temps pour gagner la confiance des interlocuteurs, qu’ils soient publics ou privés.

Aussi, j’en viens à conclure que ce dispositif aurait du s’inscrire dans un cycle plus long d’appréciation des candidatures avec par ex. des décisions de principe intervenues cette saison pour une accession à horizon 2015/16 voir la saison suivante. Et des mesures de contrôle et d’accompagnement sur cette durée pour que les conditions de la pérennisation dans l’élite des projets retenus soient assurées.

Au lieu de quoi, il me semble que la LNB s’et précipitée pour désigner deux candidats, les deux seuls dont finalement la candidature restait recevable. Mais ces candidatures satisfont-elles les objectifs fixés initialement, ceux qui les auraient rendues légitimes aux yeux de tous les acteurs du Basket français ? Sans doute pas, compte tenu des critiques qui s’abattent. Et c’est là que j’exprime que de mon point de vue, les objectifs de la LNB ont significativement évolué. Et qu’alors le dispositif de wild-card tel que mis en œuvre ne me semble plus tout à fait opportun.

J’ajoute à cela qu’une PROB 2014/15 regroupant Chalons-Reims, Rouen, Monaco, Roanne, Antibes, etc.. aurait bien supporté la mise en œuvre de la nouvelle génération des wild-cards LNB, celle ayant conduit au choix récemment effectué.

Pour finir, ce processus de wild-card aura au moins eu le mérite de mettre le FOPB en projet et de faire naitre la SAS Provence Basket. Enfin, à nous de faire en sorte que cela soit effectivement un mérite. Et de prouver à terme sur le terrain que nous méritons notre place en PROA.

Quant à Monsieur le Député-Maire de Bourg-en-Bresse, on l’avait moins lu la saison dernière quand le Jeu était candidate. Comme quoi, les opinions peuvent changer ! Et heureusement d’ailleurs….

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